31 mars 2021

Tendre une bâche

Par Louise Gaboury

Elle protège de la pluie, du vent et même du soleil. En cas de déluge, elle est la meilleure amie du campeur… Et pourtant, ce n’est qu’une simple pièce de toile. Une toile qu’il faut savoir bien utiliser, si on veut vraiment en profiter. Voici l’abc de la bâche.

Mon initiation à cet accessoire, que je considère maintenant indispensable, remonte à une trentaine d’années, lors d’inoubliables vacances à Cape Cod où il a plu pendant dix jours. Cette très longue perturbation atmosphérique m’a tout de même laissé un bon souvenir puisqu’elle m’a permis de gouter à l’hospitalité de charmants voisins québécois qui avaient installé cet équipement pratique, pourtant merveille de simplicité, au-dessus de leur table à pique-nique.

Éloge de la bâche

Et la tente-moustiquaire, me direz-vous ? Je l’ai expérimentée, mais je trouve la bâche, qui sert d’auvent au-dessus de la table à pique-nique, plus conviviale. Elle peut aussi recouvrir la tente, en tout ou en partie, et ainsi abriter les quelques mètres qui la séparent de la table de pique-nique, protégeant éventuellement au passage les chaussures qu’on préfère laisser à l’extérieur. Si elle est suffisamment haute, elle permet de cuisiner à l’abri.

La tente-moustiquaire a certes ses avantages, durant certaines périodes de l’année et dans les régions infestées de moustiques. Comme la bâche, elle protège du soleil et de la pluie et fournit aux petits un endroit où jouer et crayonner bien au sec. Mais, en plus d’être généralement encombrante et parfois lourde et difficile à monter, elle nous oblige à nous plier en quatre, souvent avec les mains pleines, pour ouvrir et fermer la fameuse fermeture à glissière. En ce sens, dans une région épargnée par les insectes, le baldaquin peut être une option, mais il est plus cher, plus volumineux et offre moins de possibilités que la bâche, qui se décline pratiquement à l’infini.

La bâche dans tous ses états

En se promenant dans les terrains de camping, on peut admirer une grande diversité d’arrangements de bâches. L’homme (40 ans de féminisme n’y ont rien changé : c’est surtout lui qui est chargé de protéger sa petite famille des intempéries, comme au temps de l’homme des cavernes !) tend à s’exprimer par l’aménagement de sa bâche.

Son ingéniosité ne semble pas avoir de limites et il ne veut surtout pas se faire damer le pion par son voisin. Comme le voisin d’ailleurs, la bâche peut-être gonflable. S’il voit un campeur qui paraît mieux installé, l’homme s’acharnera à fignoler son abri. On le verra tendre ici et remonter là, jusqu’à ce que son emplacement soit parfaitement conforme à ce qu’il avait imaginé.

Le b-a-ba de la bâche

La bâche est généralement faite en tissu imperméable. On en fabrique en nylon, en nylon enduit de silicone, en polyéthylène, etc. Certaines peuvent être traitées pour ne pas laisser passer les rayons du soleil, ce qui peut être pratiqué sous d’autres latitudes ou dans des endroits très exposés. Idéalement, elles résistent aux flammes. Les modèles carrés ou rectangulaires sont les modèles de base les plus polyvalents. Les bâches doivent être renforcées aux extrémités et être munies d’œillets où passer les cordes qui la suspendent et la tendent.

La bâche a l’avantage d’être très polyvalente. Comme le démontrent les photos, il existe plusieurs façons de l’installer. Il y a la technique de la bâche entièrement suspendue aux arbres, plus haute d’un côté que de l’autre, avec une pente qui permet un bon écoulement, et celle de la corde tendue sous la bâche en son milieu, pour un abri en A. On peut aussi utiliser un mât au milieu de la table de pique-nique et déployer la bâche autour en l’arrimant aux arbres ou à des poteaux. Elle peut protéger du vent si elle est tendue à la fois presque verticalement d’un côté et horizontalement de l’autre, avec une corde au milieu. La bâche doit toujours être bien tendue pour éviter les accumulations d’eau. On peut attacher une corde supplémentaire à l’un de ses côtés. Il suffit alors de la tirer vers le bas pour bien l’égoutter lorsque l’eau s’y accumule.

La couleur de la bâche est une question esthétique qui captive un nombre surprenant de campeurs. La bâche doit-elle s’harmoniser avec la couleur de la tente, de la voiture, du VR, du ciel ou des imperméables ? Doit-on la choisir dans les tons de terre ? On trouve dans le commerce des bâches de toutes les teintes. Certaines évoquent le bleu céleste, d’autres, le vert forêt. Des campeurs préfèrent le camouflage, d’autres optent pour le beige sable. C’est une question de goût. Et c’est bien connu, les goûts ne se discutent pas…

Une installation parfaite

Le matériel ne coûte que quelques dollars. 

Pour bien vous abriter, il vous faut :

  • Une ou deux bâches selon les besoins, la taille de la tente et celle du groupe.
  • Des cordes et des élastiques à crochets (bungees).
  • Un petit escabeau pour installer les cordes assez haut dans les arbres.
  • À défaut d’arbres, ou s’il est interdit d’attacher quoi que ce soit aux arbres, un mât et que des poteaux.

Installer la bâche quand on ne fait pas 1,80 m

Tendre sa bâche en l’attachant aux arbres peut s’avérer ardu lorsque l’on ne mesure pas 1,80 m. Grimper aux arbres ? Pas évident. Demander aux enfants de le faire ? Pas toujours prudent. Solution : avant le départ, penser à apporter des ballons, que vous remplirez de sable à destination. Il suffira alors de les attacher aux extrémités des cordes de la bâche, puis de les lancer très haut en direction des branches d’arbres. Le poids des ballons devrait permettre à la corde de bien tenir en place, afin que vous puissiez l’attacher solidement.

Du haut de gamme ultra compact

Il est bien sûr possible d’acheter une bâche pour quelques dollars dans les grands magasins qui vendent des articles de camping et de plein air. Toutefois, si l’espace est compté dans votre voiture lorsque vous prenez la route des vacances et que votre budget camping vous le permet, sachez que les boutiques spécialisées proposent des bâches hautes technologie, ultra compactes et super légères. Leur prix oscille aux environs de 140 $. L’investissement peut en valoir la peine si vous campez fréquemment !

Source : Camper au Québec 2019