20 mars 2024

Les dernières tendances de l’industrie du VR au Québec

Actualités FQCC –

Entrevue avec Sylvain Gauthier, président de l’ACVRQ.

Sylvain Gauthier, président de l’ACVRQ en entrevue avec la FQCC.
Sylvain Gauthier, président de l’ACVRQ

Le Salon du VR est probablement le meilleur endroit pour se mettre aux faits des nouvelles tendances en matière de camping et de caravaning. Cet événement, présenté par l’Association des commerçants de véhicules récréatifs du Québec (ACVRQ) et réunissant une centaine d’exposants sous un même toit, se produit traditionnellement au printemps à Montréal et à Québec en automne.
Comme d’habitude, la FQCC était sur place pour y tenir un kiosque, mais aussi pour tâter le pouls de l’industrie. Ainsi, nous avons profité de la tenue du Salon à Montréal, au Palais des congrès, du 29 février au 3 mars dernier, pour nous entretenir avec Sylvain Gauthier, président de l’ACVRQ.

Des chiffres intéressants
Selon le communiqué de presse émis par l’organisme, l’industrie du VR demeure en plein essor malgré le contexte économique actuel. On y mentionne également que les ventes réalisées en 2023 s’apparentent aux statistiques records de 2022 et représentent une hausse de 57 % par rapport à 2019. Quant au nombre de nouveaux adeptes, il serait est en hausse depuis les trois dernières années. Des informations somme toute intéressantes, mais qui donnent le gout d’en savoir plus.

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FQCC – Bonjour M. Gauthier! Débutons l’entrevue avec les nouvelles tendances VR en 2024 et à quoi doit-on s’attendre pour le futur de la pratique du caravaning?

S.G. – La plus grande tendance est la classe B modifiée. On constate que les gens sont de plus en plus attirés par tout ce qui est la « vie de van ». Aujourd’hui, on voit une différence avec ce qu’on pourrait appeler le « champ traditionnel du VR ». C’est-à-dire que l’on a toujours connu le camping dit « traditionnel », où les gens partaient faire du VR pour faire du camping avec la famille. Oui, ce type d’adeptes demeure toujours présent.

Cependant, on voit arriver des nouveaux acteurs, de nouveaux types de consommateurs. De nouveaux utilisateurs de VR qui viennent greffer leur loisir à l’utilisation du VR. Par exemple, le vélo de montagne, le VTT, le ski, la pêche, etc. On tente de rendre ces diverses activités conciliables avec le camping. Et c’est à partir de là que l’on voit apparaitre une tendance comme la classe B modifiée. On voit aussi apparaitre plus de boites camper (caravanes portées) sur les véhicules. Autrement dit, le camping devient un complément aux activités premières des gens. Donc, on pourrait regarder aujourd’hui le scénario en disant les activités de plein air viennent s’associer au camping pour qu’ils profitent pleinement de leur achat.

FQCC – Est-ce que l’on peut dire qu’il s’agit de nouveaux adeptes ou est-ce les mêmes qui changent leurs façons de faire ?

S.G. – Il s’agit d’une nouvelle génération, que l’on estime à 35-45 ans, qui sont déjà adeptes de la montagne et qui font du vélo, par exemple. Mais, une fois que tu as fait du vélo toute la journée, qu’est-ce que tu fais après? Tu repars le lendemain? Non, tu vas y rester avec des véhicules adaptés et c’est là qu’on peut effectivement voir la tendance de ce qu’on appelle les classe B modifiées. On voit des boites portées modifiées, on voit des remorques modifiées, etc. Et une des caractéristiques importantes, c’est tout l’aspect de la robustesse. Des nouveaux concepts de VR où tu n’auras pas de problèmes d’infiltration ou des problèmes mécaniques.

FQCC – Qu’en est-il des nouvelles tendances au niveau technologique ?

S.G. – Je dirais tout simplement: tout ce qui est l’énergie alternative. On est rendu maintenant avec le panneau solaire de bonnes dimensions pour la captation, on va avoir des batteries au lithium pour l’emmagasinage des charges, on va avoir de la décharge profonde, par exemple. Par ailleurs, on va avoir des concepts technologiques aussi sur la structure du VR qui fait en sorte qu’il y a une plus grande étanchéité. Parce que trop souvent, on a crié au problème d’infiltration d’eau. Maintenant, on a des gammes vraiment bien bâties! Il s’agit de nouvelles façons de faire, qui font en sorte que l’on élimine ce problème récurrent.

FQCC – D’après vous, quel est LE gadget de l’heure?

S.G. – J’ai vu dernièrement du côté américain un auvent où toute la partie de la toile était en panneau solaire. Donc, tu déploies ton auvent et tu fais de la captation solaire. Mais on va parler d’un budget à peu près 10 000$. Je vois les auvents à 180O à grand déploiement, de grandes ouvertures. On voit aussi des finitions intérieures incroyables, dignes d’un magazine de maisons de luxe.

En ce moment, lorsque l’on pense aux gadgets, c’est tout ce qu’on va trouver pour l’aménagement et pour la convivialité de la vie à l’extérieur. On va trouver des modèles avec des cuisines extérieures, comme je disais, des auvents à grand déploiement, on va trouver des concepts avec les douches extérieures, etc. On travaille pour faire en sorte de répondre aux besoins du consommateur. Ce dernier veut de l’aventure, il veut profiter du plein air et nous sommes en mesure de lui offrir! On aime mieux être dehors que de passer son temps à l’intérieur du VR, non ?

FQCC – Vous qui êtes et représentez les commerçants de VR, que conseillez-vous pour les petits budgets ?

S.G. – Lorsque l’on parle de budget, il est important de bien connaitre le profil du consommateur. Est-ce que c’est une personne seule, ou en couple ? Est-ce qu’il y a des enfants? Il faut aussi prendre en considération la capacité du véhicule tracteur du consommateur. C’est de cette façon que l’on va être capable de bien moduler l’acquisition en fonction du petit budget.

Parce qu’on pourrait avoir une famille de quatre et avec un petit budget, on pourrait aller avec une tente-roulotte par exemple. La réponse à cette question n’est pas simple. Toutefois, l’ensemble de l’offre de produits et services que nous avons à l’ACVRQ, permet de couvrir tous les besoins. Parfois, je vois des familles reconstituées qui rentrent dans la concession. Ils ont 4, parfois 5 ou 6 enfants… « Voici mon budget, est-ce qu’on peut faire quelque chose avec ça ? » Et vous seriez surpris de ce qu’on est capable de faire!

FQCC – Dans le cas où notre budget est quasi illimité (car on aime bien rêver), qu’est-ce que vous nous recommanderiez ?

S.G. – C’est sûr que dans ma tête, je dirais entre guillemets de « boomer », ça serait la classe A qui va avoisiner 1 M$, 1,2M$ ou quelque chose comme ça. Mais je regarde aujourd’hui les belles tendances de coups de cœur qui font rêver certains nouveaux consommateurs: la classe B modifiée encore une fois. Car on retrouve tout que dans ces véhicules-là.

FQCC – Peut-on dire que même le VR de rêve a changé également ?

S.G. – Il s’agit d’une chose intéressante que vous soulevez. Oui, on pourrait dire ça. Cela a changé de la façon suivante: aujourd’hui les gens veulent avoir plus de fonctionnalités avec leur véhicule. Prenez une classe B : les gens peuvent se servir du véhicule en semaine pour vaquer à leurs obligations, puis la fin de semaine devenir des weekenders et partir à l’aventure. Donc, je n’ai plus deux véhicules à immatriculer, je n’ai plus deux changements d’huile, je n’ai plus besoin de la multitude de pneus à changer. D’une certaine manière, cela aussi fait rêver!

FQCC – Dans un autre ordre d’idée, on a connu ces dernières années des problèmes quant aux délais de livraison. Où en est-on à ce niveau-là?
S.G. – Effectivement, durant la période pandémique, il y a eu des contraintes pour traverser les frontières. On avait des camionneurs qui n’étaient pas vaccinés, on avait des règles vraiment très strictes qui apportaient beaucoup de contraintes. Aujourd’hui, on n’est plus dans cette situation-là. On est capable d’avoir des produits de façon raisonnable, on est capable de profiler le produit qu’on aimerait aussi. Donc, pour nous c’est chose du passé!

FQCC – Lorsque l’on fréquente les Salons du VR, que ce soit à Montréal ce printemps ou à Québec l’automne prochain, que va-t-on apprendre de neuf?

S.G. – Je dois avouer que lorsque je suis entré ce matin au Salon, j’ai été surpris. Surpris de voir le nombre de véhicules, surpris de voir la diversité…  J’ai vu des petites roulottes, de style offroad en aluminium super bien bâties avec une résistance incroyable! Ça, c’est pour l’aventure à l’état pur! J’ai vu des minimaisons qui sont des « stationnaires »; on en voyait dans les revues américaines, mais pas nécessairement au Québec. J’ai vu des roulottes de parc avec des concepts comportant deux étages. J’ai vu des remorques adaptées converties pour la résistance, la robustesse pour partir à l’aventure. J’ai vu des caravanes portées de fabricants québécois.

FQCC – Peut-on dire que l’on risque de voir des choses au Salon du VR qu’on ne voit pas ailleurs, ou que l’on n’est moins habitué de voir?

S.G. – Tout à fait! Vous aussi vous allez être surpris! Personnellement, moi j’ai été très surpris de l’ampleur du travail qui a été fait pour exposer cette année. Il faut dire que notre vocation, c’est toujours de promouvoir, être à l’avant-garde des tendances de l’industrie du VR. On n’est pas là pour exposer des modèles des années antérieures, on est là pour faire découvrir les grandes tendances qui s’en viennent au Québec.

FQCC – Dernièrement, on a vu la plus grosse compagnie de constructeurs de VR, Thor Industries, annoncer un concept de stations de recharge électrique spécialement conçue pour les VR électriques. On parle également de plus en plus de VR 100% électriques. Où en est-on à ce niveau-là?

S.G. – Honnêtement, j’aurais personnellement de la difficulté à entrer en profondeur dans le sujet. Pour côtoyer l’industrie automobile, je dirais que cela reste une volonté gouvernementale que l’ensemble de la flotte de véhicule qui circule soit de plus en plus électrique. Toutefois, on est dans un contexte nord-américain. On a le contexte du climat, où on utilise de plus en plus nos caravanes en hiver comme les adeptes du fatbike ou du ski. Je pense que l’électrification est quelque chose d’intéressant, mais il reste à voir comment l’industrie et le politique vont être en mesure justement de répondre aux besoins du consommateur dans les contextes que je viens d’évoquer.

FQCC – En terminant, auriez-vous un message à passer à nos membres?

S.G. – La seule chose que j’aimerais passer comme message, c’est d’inviter les gens à découvrir l’aventure en VR. Invitez votre famille, vos amis à passer un weekend avec vous, comme on les invite à passer nous voir au terrain de camping… Vous partez à l’aventure deux jours en excursion? Invitez-les à y participer. Il faut faire découvrir ce gout-là.

Plus on va faire découvrir le gout de l’activité du plein air par le biais du VR et plus notre réseau va être structuré, plus nos gens politiques vont penser à notre industrie. Aussi, plus on va être nombreux, plus on va avoir le sens de l’innovation et être en mesure de répondre à cette migration vers l’économie verte. Autrement dit, des VR plus légers et ergonomiques, ou encore tractés par des véhicules électriques ou de faible consommation. Donc, plus on va inviter le monde à vivre l’aventure en VR, plus on va inviter le monde à comprendre que la pratique du VR vise l’harmonie avec l’environnement. Oui, les inviter, en leur montrant les bons comportements sociaux et environnementaux.

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Prise 2
Pour celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de visiter la Salon du VR de Montréal 2024, sachez que le Salon du VR de Québec aura lieu du 31 octobre au 3 novembre 2024 au Centre de foires Expocité de Québec. D’ailleurs, la FQCC est toujours à la recherche de bénévoles pour ce type d’événement. Si cela vous intéresse, écrivez-nous au sam@fqcc.ca en indiquant « Bénévole au Salon du VR de Québec 2024 » dans l’objet du message. Envoyez-nous un court texte d’une vingtaine de mots nous expliquant votre motivation à vous joindre à l’équipe ainsi que vos coordonnées, votre numéro de membre et vos disponibilités pour la durée du Salon.
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