5 septembre 2024
L’impact de la situation politique et économique sur les snowbirds en 2024
Actualités FQCC –
Un récent sondage mené par la Fédération québécoise de camping et de caravaning (FQCC) auprès de ses membres, entre le 26 juillet et le 16 aout, a révélé des tendances significatives sur la manière dont la situation politique et économique aux États-Unis influence les décisions de voyage des caravaniers québécois.
Les résultats du sondage, réalisé via les médias sociaux et par infolettres, mettent en lumière les intentions des répondants concernant les voyages en véhicule récréatif (VR) aux États-Unis et les facteurs déterminants dans leur prise de décision.
Un intérêt évident pour les voyages en VR aux États-Unis
Le sondage montre un fort engouement pour les voyages en VR aux États-Unis en général, avec 81,6% des participants ayant traversé la frontière au moins une fois au cours des cinq dernières années. Parmi eux, 31,4% ont effectué entre trois et cinq voyages.
En dépit des préoccupations politiques et économiques actuelles, 73,2% des répondants prévoient voyager aux États-Unis prochainement, principalement pour des séjours de moins de trois mois. L’automne apparait comme la saison privilégiée pour ces voyages (42,3%) et la majorité des voyageurs envisagent partir avec des membres de la famille (42%), alors que 38,9% préfèrent voyager seuls.
L’influence de la situation politique et économique américaine
Près de la moitié des répondants admettent que la situation politique aux États-Unis n’affecte pas leur décision de voyager. Cependant, pour ceux que cela inquiète, la sécurité et l’instabilité politique constituent les principales préoccupations.
L’inflation exerce également une influence majeure sur les plans de voyage, plus de 60% des répondants affirmant que la hausse des prix affecte leur décision. Le taux de change, en particulier, est cité comme le facteur économique le plus déterminant par 79,6% des participants.
Assurances et dépenses: des obstacles mineurs pour les voyageurs
L’étude révèle que les primes d’assurance voyage ne constituent pas un obstacle majeur pour la majorité des répondants, 48,9% affirmant qu’elles ne posent pas de problème. Cependant, 31,1% des sondés continuent de voyager malgré des primes d’assurance élevées, tandis qu’une minorité de 4,8% a renoncé à leurs projets de voyage en raison justement de ces couts. Cette tendance souligne que, bien que les dépenses liées aux assurances soient un facteur à considérer, elles ne suffisent pas à dissuader la plupart des caravaniers.
Envisager des destinations alternatives
De toutes évidences, les résultats du sondage indiquent que les préoccupations politiques et économiques sont des facteurs importants pour les caravaniers lorsqu’ils planifient leurs voyages. Une amélioration dans ces domaines pourrait encourager certains à maintenir leurs projets, tandis qu’une détérioration de la situation les inciterait davantage à les annuler.
En cas d’annulation, 43,4% des répondants préfèreraient se tourner vers des destinations canadiennes. Ceci suggère que les entreprises opérant dans le secteur du camping et du caravaning au Canada pourraient potentiellement récupérer la balle au bond et saisir cette opportunité. C’est-à-dire, qu’elles pourraient adapter leurs offres et leurs stratégies marketing afin de faire face à cette nouvelle réalité de voyageurs ayant tourné le dos aux États-Unis.
Profil des répondants: retraités et financièrement stables
En outre, le sondage a également révélé des informations démographiques intéressantes sur les répondants. Ainsi, la majorité des participants sont des hommes, avec une proportion de 35% de femmes. La plupart sont retraités et âgés d’au moins 55 ans.
De plus, leur situation financière est stable, combinant un revenu situé entre 75 000$ et 150 000$, ce qui explique en partie leur indifférence relative aux primes d’assurance élevées et à l’inflation. Donc, de maintenir leurs habitudes de voyage malgré les augmentations de couts aux États-Unis.
L’avis d’un expert: Paul Laquerre
Malgré les incertitudes politiques actuelles, force est de constater que l’intérêt et la détermination des caravaniers pour les voyages aux États-Unis demeurent élevés, mais soulèvent assurément certaines préoccupations. C’est exactement ce que soulignait le rédacteur en chef du magazine Camping Caravaning, Paul Laquerre, dans son billet du 17 aout dernier.
L’auteur soulignait qu’à l’approche de l’élection présidentielle de novembre, beaucoup craignent non seulement le résultat du scrutin, mais aussi les répercussions possibles sur la sécurité sociale dans les mois qui suivront. Ainsi, la sécurité personnelle est une préoccupation majeure et chacun réagit différemment face à l’incertitude.
L’influence médiatique
Selon ses propres observations, certains voyageurs choisissent d’éviter les États-Unis, tandis que d’autres, plus confiants, préfèrent maintenir leurs plans de voyage. M. Laquerre, qui cumule 57 ans d’expérience en caravaning, dont 17 années comme nomade à plein temps, affirme se situer parmi ceux qui n’annuleront pas leur voyage. Selon lui, malgré les inquiétudes, il est important de relativiser les informations qui nous parviennent.
Il s’appuie sur le fait que la couverture médiatique dramatique et répétée des événements négatifs contribue à amplifier la peur, déformant souvent la réalité. Alors que certains se laissent influencer par les messages alarmistes, d’autres préfèrent évaluer les risques de manière plus nuancée, refusant de laisser la peur dicter leurs décisions. L’auteur conclut en encourageant chacun à prendre sa propre décision quant à la poursuite de leurs plans de voyage, sans céder à la panique.
Voici certaines réactions des lecteurs :
Pour notre part, nous sautons un tour pour la Floride de la mi-mars au début de mai comme nous en avons l’habitude et oui, la cause est le climat sociopolitique. De toute façon, j’aime bien l’hiver ici pour la saison de ski et nous regardons du côté du sud de l’Europe pour un séjour de quelques semaines en avril. – Claude
En 2019, on ne croyait pas à la victoire du Grand Orange, mais un Américain voulait déjà qu’on le ramène avec nous… Nous allons, comme d’habitude, être prudents. Encore plus que d’habitude, dans nos interactions avec les Américains, comme éviter de discuter de politique, etc. Les Américains que l’on rencontre dans les sites que l’on fréquente sont habituellement polis et sympathiques. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes des «invités» en pays étranger. – Jean-Claude
Partir ou pas? Il est vrai que ça fait réfléchir sur ce qui se passe dans le monde et bien sûr chez nos voisins du sud. Que faire? Attendre que les tensions s’amenuisent, en faisant cela mieux vaut tout vendre, car je ne crois pas que ce sera mieux dans l’avenir. (…) Il est certain que si je reste à la maison à regarder la neige tomber, c’est possible que je sois en sécurité, mais cela va être un hiver long et ennuyant. – Marcel
On nous annonçait l’apocalypse lors de la dernière élection si Trump ne l’emportait pas. Notre projet pour les États-Unis est pour la mi-septembre à la mi-octobre. Donc, pas de crainte du côté sociopolitique. Notre crainte se situe au niveau des ouragans. Nous y allons quand même et s’il faut évacuer, alors on le fera. Nous resterons aux aguets. Sinon, si on a peur de tout, on ne fait plus rien et on se berce dans la cuisine. On le sait tous, les médias ont l’art de tout amplifier. – Estelle
Pour lire le billet du 17 aout de Paul Laquerre, cliquez ici.